● Adolphe d'ENNERY - (Paris 1811 - Paris 1899) ●
Romancier et dramaturge français
L.A.S - Théâtre des Folies Dramatiques, 4 février 1874
1p in-8 - (13.5x21cm env)
" Mon cher ?
Vous seriez bien aimable & je vous serais
bien reconnaissant si vous vouliez donner un fauteuil pour Mad. Sevin
dont vous connaissez certainement le mari, qui était régisseur Général
à l'Ambigu (....) "
Bel état de conservation
Envoi soigné / protégé
Informations complémentaires concernant le signataire de ce document :
Né Adolphe Philippe, dans une fratrie d'au moins cinq enfants4, il est le fils naturel de Jacob Philippe et Guiton Dennery. Reconnu et légitimé au mariage de ses parents en 18125, il est autorisé par le tribunal civil de la Seine à ajouter à son patronyme celui de sa mère, sous la forme légèrement modifiée « d’Ennery », le 10 janvier 18606.
Auteur extrêmement prolifique, d'Ennery écrivit, presque toujours en collaboration, plus de deux cents œuvres dramatiques entre 1831 et 1887. Sa pièce la plus populaire reste Les Deux Orphelines, drame en 5 actes écrit avec Eugène Cormon et créé le 20 janvier 1874 au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Parmi ses autres œuvres, on peut citer La Grâce de Dieu7 avec Gustave Lemoine (1841), l'adaptation théâtrale de Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1874) et de Michel Strogoff (1880) avec Jules Verne, ainsi que de nombreux livrets d’opéras, parmi lesquels Si j'étais roi et Le Muletier de Tolède (musique d’Adolphe Adam), Le Premier Jour de bonheur (musique d’Auber), Le Tribut de Zamora (musique de Charles Gounod), Don César de Bazan avec Dumanoir et Le Cid (musique de Jules Massenet)8.
Il réalisa la première mise en scène de Mercadet le faiseur, pièce réduite en 3 actes et remaniée d’Honoré de Balzac, créée à titre posthume au théâtre du Gymnase en 18519. Il se porta également candidat, en octobre 1850, à la reprise du Théâtre-Historique, créé par Alexandre Dumas, mais renonça face aux coûts de fonctionnement prohibitifs10.
Adophe d'Ennery fut l'un des fondateurs de la station balnéaire de Cabourg, créée en 1853, projet auquel il s’intéresse très tôt, attirant autour de lui de nombreuses personnalités du théâtre et des lettres. Son activité et sa renommée sont telles qu’il devient maire de la ville en 1855 et fonde la Société des Bains de Mer de Dives-Cabourg. Il réside dans sa villa L’Albatros, à Cabourg.
« D’Ennery a fait, comme on sait, plus de deux cents pièces qui toutes ont eu un très grand succès. Comme charpentier, il est de la force de Scribe et de Sedaine. D’Ennery, cela de parti pris, ne s’est jamais préoccupé de la forme littéraire. Il parle avant tout la langue hachée du théâtre. Nul ne sait mieux que lui amener une scène émouvante et en tirer tous les effets qu’elle comporte. Il excelle à trouver le mot qui doit faire frémir ou pleurer les âmes sensibles qui sont dans la salle. De là vient l’étonnement qu’on éprouve quand on cause avec lui. Il parle une tout autre langue ; alors il est fin, spirituel, original. Si on le questionne sur ce point, il vous répond qu’il se garderait bien d’être tel dans ses drames et dans ses féeries, parce que ce qui fait de l’effet dans un salon en causant n’en ferait aucun à la scène. C’est un malin qui d’ailleurs ne sait pas cacher sa malice, que son œil fripon dévoile tout de suite11. »
Au terme de près de trente ans de vie commune, il épouse, le 30 mai 1881, Joséphine-Clémence Lecarpentier, veuve Desgranges, au domicile de cette dernière (en raison de son état de santé)12. L’écrivain Jules Verne faisait partie des témoins12.
Clémence Desgranges avait commencé dès 1859 une collection d’art asiatique, qui, d’abord présentée chez les Desgranges, avant la séparation, rue de l’Échiquier, fut ensuite transférée dans l'hôtel particulier du 59, avenue du Bois-de-Boulogne, devenu le domicile du couple d’Ennery.
Poursuivie et enrichie au point d’atteindre plus de 6 000 objets, le couple d’Ennery envisage, dès 1892, de donner à l’État la collection et l’hôtel particulier. Émile Guimet et Georges Clemenceau, exécuteur testamentaire du couple, sont chargés du dossier de la donation. La collection est aujourd’hui visible au musée d'Ennery, dépendance du musée Guimet13.
Il était commandeur dans l'ordre national de la Légion d’honneur14.
Une fin de vie difficile[modifier | modifier le code]
Jules Verne travaille pendant plusieurs années avec lui à l'adaptation au théâtre du roman Les Tribulations d'un Chinois en Chine. Les deux hommes finissent par se disputer et la collaboration cesse. En 1899, après la mort de D'Ennery, Pierre Decourcelle, petit-neveu de ce dernier, et Ernest Blum sont envisagés pour reprendre avec Jules Verne le projet mais il ne verra jamais le jour15.
Les derniers mois de la vie d'Adolphe d'Ennery sont une série d'épreuves ; contrairement à toute attente, son épouse Clémence meurt avant lui, en septembre 1898, et il hérite de tous ses biens en vertu d'une donation entre vifs signée avant leur mariage. Il est physiquement très affaibli par une succession d'attaques cérébrales.
D'une relation en 1838, avec l'actrice Constance-Louise Bachoué, il avait eu une fille naturelle, Constance-Eugénie16 ; reclus dans sa chambre, il la reconnaît in extremis comme légitime et en fait sa légataire universelle17.
Ses neveux et nièces18 attaquent en justice cette reconnaissance et le testament de d'Ennery, ce qui retarda jusqu'en 1901 la validation du legs de la collection à l’État19.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (25e division)20.
Œuvres[modifier | modifier le code]
1837 : Le Portefeuille ou Deux Familles, drame en 5 actes, en collaboration avec Auguste Anicet-Bourgeois, Porte-Saint-Martin (7 mars)
1838 : Gaspard Hauser, en collaboration avec Auguste Anicet-Bourgeois, joué par Albert et Saint-Ernest, Ambigu-Comique (4 juin)
1841 : La Grâce de Dieu ou la Nouvelle Fanchon, drame en 5 actes mêlé de chants, en collaboration avec Gustave Lemoine, Gaîté (16 janvier)
1841 : La Citerne d'Albi, drame en 3 actes, en collaboration avec Gustave Lemoine. Gaîté (20 septembre)
1844 : Don César de Bazan, drame en cinq actes mêlé de chant, en collaboration avec Dumanoir, Porte-Saint-Martin (30 juillet)
1844 : La Dame de Saint-Tropez, drame en cinq actes, en collaboration avec A. Anicet-Bourgeois, Porte-Saint-Martin (23 novembre)
1845 : Marie-Jeanne ou la Femme du peuple, drame en 5 actes et 6 tableaux, en collaboration avec Julien de Mallian, Porte-Saint-Martin (11 novembre)
1847 : Mlle Agathe, comédie-vaudeville en un acte, avec Augustin Lagrange et Eugène Cormon
1849 : Le Juif errant, pièce de théâtre, en collaboration avec Eugène Sue, première représentation au Théâtre de l'Ambigu, le 23 juin 1849
1850 : Paillasse en collaboration avec Marc Fournier (de), le 9 novembre 1850, Théâtre de la Gaîté21.
1852 : Si j'étais roi, opéra-comique en 3 actes et 4 tableaux, en collaboration avec Jules-Henri Brésil, musique d’Adolphe Adam, Opéra-National (4 septembre)
1853 : Le Caporal et la Payse, drame en 5 actes, en collaboration avec Dumanoir, Porte-Saint-Martin (9 mai)
1853 : La Case de l’oncle Tom, drame en huit actes, en collaboration avec Dumanoir d’après le roman de Harriet Beecher Stowe, Ambigu-Comique22
1854 : Le Muletier de Tolède, opéra-comique en 3 actes, en collaboration avec Clairville, Théâtre-Lyrique (16 décembre)
1855 : Le Médecin des enfants, drame en cinq actes en collaboration avec Auguste Anicet-Bourgeois, Théâtre de la Gaîté, 29 octobre 1855
1857 : L'Aveugle, drame en 5 actes, en coll. avec Anicet-Bourgeois, à la Gaîté ; Les Chevaliers du brouillard, drame en 5 actes et 10 tableaux, en collaboration avec Ernest Bourget, Porte-Saint-Martin (10 juillet)
1858 : Faust, drame fantastique en 3 actes et 14 tableaux d’après Goethe, Porte-Saint-Martin (27 septembre)
1868 : Le Premier Jour de bonheur, opéra-comique en 3 actes, musique d’Auber, Opéra-Comique (15 février)
1872 : Don César de Bazan, opéra-comique en 4 actes, en collaboration avec Jules Chantepie d’après Victor Hugo, musique de Jules Massenet, Opéra-Comique (30 novembre)
1874 : Les Deux Orphelines, drame en 5 actes et 8 tableaux, en collaboration avec Eugène Cormon, Porte-Saint-Martin (20 janvier)
1874 : Le Tour du monde en quatre-vingts jours, pièce à grand spectacle en 5 actes et 15 tableaux, en collaboration avec Jules Verne d’après son roman, musique de Jean-Jacques Debillemont, Porte-Saint-Martin (7 novembre)
1877 : Une cause célèbre, drame en 6 parties, en collaboration avec E. Cormon, Ambigu-Comique (4 décembre) puis Porte-Saint-Martin (27 décembre)
1880 : Diana avec Jules Brésil, le 15 octobre 1880, Théâtre de l’Ambigu-Comique23.
1880 : Michel Strogoff, drame en 5 actes, en collaboration avec J. Verne, Châtelet (17 novembre)
1881 : Le Tribut de Zamora, opéra en 4 actes, en collaboration avec Jules-Henri Brésil, musique de Charles Gounod, Opéra Garnier (1er avril)
1881 : Les Mille et Une Nuits, féérie en 3 actes et trente-et-un tableaux, texte d'Adolphe d'Ennery et Paul Ferrier. Théâtre du Châtelet, avec Zulma Bouffar, Christian, Alexandre Germain (14 décembre)24.
1885 : Le Cid, opéra en 4 actes et 10 tableaux, en collaboration avec Louis Gallet et Édouard Blau d’après Corneille, musique de Jules Massenet, Opéra Garnier (30 novembre)
1894 : Le Trésor des Radjalis, pièce à grand spectacle en cinq actes et quatorze tableaux, en collaboration avec Paul Ferrier, première représentation, le samedi 3 février 1894 au Bouffes-Parisiens
Source : wikipedia
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